Mais qui occupe la Sorbonne ? , 01/04/2018
Depuis un mois la majorité, auto-proclamée silencieuse, qui a fait au moins autant de bruit que la minorité forcément « active », sinon comment existerait –elle ? , n’a cessé de réclamer l’accès à Tolbiac pour pouvoir travailler et récupérer du matériel pour ses recherches. Je ne crois pas être intervenu une seule fois contre ces arguments ( ni même être intervenu tout court depuis le début de cette affaire où l’on a demandé d’appliquer une loi qui ne l’était pas).
Aujourd’hui c’est moi qui ne peux plus travailler sur mon lieu de travail, dans mon bureau dans lequel se trouvent des documents que je dois absolument consulter pour poursuivre mes travaux de recherches et la rédaction d’articles.
Donc qui retient en otage la Sorbonne ? Qui bloque mon lieu de travail ? … que ou qui fait la police?
Pourquoi les titulaires et non titulaires enseignants chercheurs mais aussi une bonne partie du personnel si précieux tout au long de l’année, ne peuvent-ils entrer dans la Sorbonne ? Sommes-nous suspectés de vouloir dégrader nos bureaux, nos amphithéâtres, nos salles de cours ? Sommes-nous suspectés de vouloir occuper notre lieu de travail ? Sommes-nous encore une fois humiliés, alors que tous les votes électroniques ( ils sont faits pour cela d’ailleurs), donnent des majorités aux opposants au blocage et à ceux qui sont en faveur du Classement, sans voir que c’est notre déclassement social, civil, sociétal, qui se joue depuis 2009 ?
Dans quelle considération tient-on les universitaires et le personnel administratif pour décider qu’ils peuvent se passer en cette période de l’année de travailler là où ils doivent se trouver ?
Sommes -nous donc suspectés d’être de potentiels fauteurs de troubles ? Notre carte professionnelle est-elle un document qui est exigé tous les jours pour entrer sur notre lieu de travail et ne vaut subitement plus rien, de la façon la plus arbitraire qui soit ?
Combien de temps cette situation ubuesque va-t-elle durer, et selon le bon vouloir de qui ?
Combien de temps va-t-on voir plus de policiers sur la place de la Sorbonne que d’étudiants et de collègues ?
Ce n’est pas que multiplier les cafés offerts aux collègues étrangers ou aux doctorants soit forcément déplaisant, ni payer des notes de 45 euros de café par séance de MI pour continuer à encadrer les étudiants, tout en contestant la sélection de l’entrée à l’Université, mais la défense de la forteresse vide et le syndrome qui l’accompagne vont-ils durer tout le mois de mai ????
Espère-t-on vraiment préparer de façon sereine la rentrée de septembre dans ces conditions ?
SI quelqu’un a une idée ou veut bien me répondre je lui en serais reconnaissant
Pierre Serna
Professeur d’histoire de la Révolution française et de l’Empire à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Institut d’Histoire de la Révolution Française
IHRF, institut fondé par Jean Zay en 1937 / IHMC (UMR 8066)
17, rue de la Sorbonne
75231 Paris Cedex 05