Le trop-plein de numérique

Le trop-plein de numérique des chefs d’établissement, 16/12/2019
Face à l’inflation des tâches numériques dans leur quotidien et aux dysfonctionnements des logiciels servant à l’administration des collèges et lycées, les chefs d’établissement sortiront début 2020 un Livre noir du numérique.

En les écoutant, on comprend que le numérique n’est pas seul en cause dans les plaintes de ces professionnels en première ligne des diﬃcultés que traverse l’école. « Les chefs d’établissement reçoivent, sans avoir vraiment de pouvoir de décision, de multiples injonctions de leurs différents donneurs d’ordre : le ministère, les différents services du rectorat, les inspections ou la collectivité. Le numérique accentue le phénomène autant qu’il le révèle », analyse Bruno Duvauchelle, spécialiste des usages du numérique dans l’éducation.
Le numérique prend leur temps et multiplie les sollicitations, notamment dans cette « maison éducation nationale, où chaque grande direction du ministère a pris l’habitude de développer, en silo, ses propres applications », complète Pascal Plantard, anthropologue expert des usages éducatifs des technologies numériques. Les réformes à répétition ne sont pas seules responsables de l’inflation du nombre d’applications et des tâches qui s’y rapportent. M. Plantard rappelle le « pouvoir de dévoilement » du numérique : « Les recherches montrent qu’il a tendance à éclairer les zones de conflit ou de diﬃculté, les incohérences, et fait prendre conscience aux individus comme aux institutions de certaines réalités. » A savoir, ici, la transformation progressive du métier de chef d’établissement, d’un côté, et la nécessité de simplification et de rationalisation des procédures au sein de l’éducation nationale, de l’autre côté.

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