Une angoisse chasse l’autre, canard enchainé, 15 janvier 2020
LE CONFLIT sur les retraites n’est pas encore réglé que deux nouveaux sujets angoissent l’exécutif. Il s’agit, d’une part, des trois violences policières enregistrées en moins d’une semaine : la mort par asphyxie du livreur Cédric Chouviat, le tir d’une grenade lacrymogène vers la fenêtre d’une étudiante et le croche-patte fait par un policier à une manifestante non violente. Trois exploits, filmés et diffusés par les télés, qui ont eu des effets ravageurs dans l’opinion.
Pour la première fois depuis plus d’un an, Macron en personne s’est ému de ces bavures à répétition et a demandé à Christophe Castaner de monter au créneau pour rappeler à l’ordre les forces de sécurité et annoncer un changement de méthode, qui n’ira cependant pas jusqu’à l’interdiction du placage ventral.
Second sujet de préoccupation : la pétition signée par 1 000 médecins hospitaliers qui menacent de démissionner de leurs fonctions administratives si de nouveaux moyens ne sont pas alloués à l’hôpital public. Cette crise, éminemment prévisible, semble avoir pris de court le gouvernement, qui voulait penser que l’annonce du plan Buzyn pour l’hôpital et la rallonge budgétaire annoncée dernièrement suffiraient à calmer les esprits. Or les médecins hospitaliers ont fait les comptes : le plan Philippe-Buzyn pour l’année 2020 ne représente qu’un bonus de 200 millions d’euros – soit, si l’on tient compte de l’allégement des dettes, 300 millions au total. A rapprocher des 80 milliards de budget des hôpitaux.
Va falloir penser sérieusement à ressortir le portefeuille !