Communiqué contre la répression de l’intersyndicale de l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne – 25 février 2020
Ce mardi 25 février, à 20 heures, les membres de l’intersyndicale ont été témoins d’une situation inacceptable. Celle-ci marque le point d’orgue d’une série d’événements ayant conduit ces dernières semaines à un tournant sécuritaire inadmissible au sein de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
En effet, les forces de l’ordre ont été plusieurs fois appelées par la présidence sur le centre Pierre Mendès-France, dès hier matin, lundi 24 février. Les agent·e·s de sécurité et la police ont empéchéle blocage des partiels par les étudiant·e·s. Cet événement a été suivi d’une interdiction manifestement illégale d’entrée des étudiant·e·s mobilisé·e·s sur leur campus pendant plusieurs heures, celles et ceux-ci devant négocier longuement pour pouvoir entrer et passer leurs examens.Lors de cette même matinée, une BIATSS a également été bousculée par les forces de l’ordre et a violemment heurté une porte.
Durant la journée du 25 février, plusieurs étudiant·e·s se sont vu·e·s notifier qu’ils et elles étaient empêché·e·s d’entrer dans l’université car l’administration disposait d’une liste de noms des étudiant·e·s interdit·e·s d’accès. Pire encore, à 19H20, une étudiante, disposant de sa carte, a été empêchée de pénétrer sur son lieu d’étude par les agent·e·s de sécurité et par des individus n’ayant aucun signe les identifiant, alors même que d’autres étudiant·e·s y entraient sans difficulté.
Les membres de l’intersyndicale, sortant d’une réunion, ont souhaité savoir qui avait donné un tel ordre afin d’échanger avec le responsable juridique. Devant l’absence de réponse, ces dernièr·e·s ont exigé de pouvoir entrer de nouveau dans l’université afin de consigner ces manquements dans le registre santé et sécurité et travail, qui permet de faire remonter des incidents au Comité d’Hygiène, de Sécurité et de Conditions de Travail (CHSCT). Cela leur a été refusé. Après plusieurs dizaines de minutes de dialogue de sourd, Florian Michel, directeur du centre Pierre Mendès-France, s’est présenté. Il a déclaré ignorer la provenance d’une telle décision, mais a tout de même empêché les membres de l’intersyndicalede pénétrer dans leur université. Quelques minutes plus tard, deux voitures de la police nationale sont arrivées. Les forces de l’ordre, sur demande manifeste de l’administration, se sont positionnées devant l’entrée de l’université. De leur propre aveu, elles avaient été appelées pour « trouble à l’ordre public » – alors même que d’autres personnels et étudiant·e·s continuaient à sortir sans problème de l’établissement depuis 20 heures. Les forces de l’ordre ont refusé de prendre les déclarations de membres de l’intersyndicale ayant été témoins des faits. À l’inverse, elles semblaient prendre en note celles de Florian Michel. Les grilles ont alors été fermées, plus de 30 minutes avant l’heure de fermeture officielle de l’établissement. Suite à cela, les présent·e·s ont constaté l’attitude visiblement réjouie des membres de la sécurité, qui se prenaient en photo et manifestaient leur hilarité de l’autre côté des grilles. Deux autres étudiants, connaissant visiblement très bien les agent·e·s de la sécurités, ont quant à eux pu rentrer à l’intérieur malgré la fermeture anticipée du centre.
Nous rappelons que tout·e·s les étudiant·e·s et personnels de l’université sont en droit de pénétrer sur leur lieu d’études et de travail sans justification aucune.
Nous refusons de voir notre université devenir un espace fermé. Nous refusons le fichage illégal et la répression violente exercée sur les étudiant·e·s et les personnels mobilisé·e·s. Il est inadmissible que ceux-ci soient victimes de discriminations politiques qui, rappelons-le, sont punies par la loi.
Nous appelons la présidence à prendre sa responsabilité devant les manquements graves à l’égalité de traitement entre les étudiant·e·s et au droit d’accès inconditionnel à l’université par ses personnels et ses étudiant·e·s. Nous n’hésiterons pas à attaquer ces décisions illégales et leurs responsables au tribunal administratif.
Ferc Sup CGT – Snasub-FSU – Snesup-FSU – SUD éduc Paris 1
Solidaires étudiant·e·s – UNEF Paris 1