Communiqué intersyndical du campus condorcet

Communiqué intersyndical du campus condorcet , 26 janvier 2023.

Avant-hier, 24 janvier 2023, une assemblée générale des personnels et étudiant·es des établissements du Campus Condorcet a rassemblé une centaine de personnes au Centre des Colloques, entre 11h30 et 14h. Avant même le début de la réunion, un important dispositif policier avait été déployé autour du bâtiment, mais également dans le hall.

Nous avons discuté de la réforme des retraites ainsi que des conditions de travail et d’études au Campus Condorcet. Plusieurs groupes se sont constitués afin d’organiser une présence visible des salarié·es et des étudiant·es du Campus à la manifestation unitaire du 31 janvier, et de construire la mobilisation (communication/caisse de grève/mobilisation interprofessionnelle avec les salarié·es du secteur).

L’assemblée a notamment mandaté une délégation intersyndicale afin d’interpeller la présidence du campus sur les mauvaises conditions de travail et de mobilisation pour les étudiant·es (ne disposant pas d’espace de réunion en libre accès) et les personnels – alors que les locaux fermaient les uns après les autres sans communication officielle sur le sujet.

Vers 14h30, la délégation a ainsi rencontré, au siège du campus, M. Pierre-Paul Zalio (président) et M. François Tavernier (directeur général). Moins d’une demi-heure plus tard, l’arrivée d’un groupe d’étudiant·es en colère contre la présence policière et la garde-à-vue de plusieurs étudiant·es arrêté·es la veille sur le campus, a élargi la réunion. Celle-ci s’est déplacée au centre des colloques et a duré jusqu’à 19h, en présence de plus d’une centaine d’étudiant·es, ainsi que du président de l’EHESS (M. Huret) et des membres de son cabinet.

Au cours de ces deux moments successifs, divers engagements ont finalement été pris par MM. Zalio et Huret :

  • que des démarches concrètes soient entreprises afin qu’aucune poursuite ne soit engagée contre les étudiant·es en garde-à-vue ;
  • que toute demande, faite par un ou des syndicats d’étudiant·es,  d’espaces pour se réunir dans le contexte de la mobilisation actuelle soit désormais satisfaite ;
  • M. Zalio s’est engagé à mettre à disposition des étudiant·es, dès le lendemain, et de manière pérenne, le rez-de-chaussée de l’Espace Associatif et Culturel du campus, de 8h à 20h, ainsi qu’à demander à la préfecture la fin de la présence policière sur le campus.

M. Zalio a justifié la présence policière et la fermeture du local associatif du campus, du GED et du centre des colloques au fil de la matinée et du début d’après-midi du 24 janvier, en réponse à l’annonce sur Twitter d’une occupation des locaux de l’EAC le 23 janvier au soir, puis d’une annonce de l’occupation, le 24, du centre des colloques – en réalité, le seul événement prévu à ce moment-là était notre assemblée générale, faisant suite à une heure d’information syndicale déposée par des organisations syndicales de divers établissements du campus. Nous savons désormais que les gardes-à-vue ont donné lieu à des intimidations, des propos sexistes et des violences physiques (voir par exemple l’article publié dans Médiapart, ce jour, « La police entre dans des facs et place en garde à vue des étudiants mobilisés sur les retraites »). Nous dénonçons avec force de tels agissements et l’enchaînement des décisions qui les ont rendues possibles.

Mobilisé·es contre la réforme des retraites et pour des conditions d’études et de mobilisation décentes sur le campus Condorcet, nous serons vigilant·es à ce que les engagements de MM. Zalio et Huret soient respectés et à ce que la police quitte notre lieu de travail.

Des membres de la délégation intersyndicale de l’AG des personnels (Ferc-Sup-CGT EHESS, SNTRS-CGT Paris Nord, Sud Recherche-EPST Ined, SNCS-FSU), le 26 janvier 2023.

« La police m’a frappée et trainée par le bras inconsciente ». Une étudiante de l’EHESS témoigne, révolution permanente, 25/01/2023

Lundi soir, 29 étudiants du Campus Condorcet ont été arrêtés après une brève occupation de salle. Une des étudiantes présente témoigne des violences qu’elle a subi au cours de son interpellation puis de sa garde à vue.

«A bas la police !» : au Campus Condorcet, des étudiants dénoncent la présence des forces de l’ordre, Libération, 25/01/2023

Au terme d’une assemblée mouvementée, les étudiants du campus d’Aubervilliers ont fait valoir mardi leurs revendications à la présidence. S’ils ont pu obtenir la fin de la garde à vue de 29 étudiants, détenus depuis la veille à l’issue d’une mobilisation contre la réforme des retraites, la confiance ne semble pas être totalement rétablie.

La police entre dans des facs et place en garde à vue des étudiants mobilisés sur les retraites, Mediapart, Mathilde Goanec, 25 janvier 2023

Une semaine après l’évacuation par les forces de police d’une assemblée générale à l’université de Strasbourg, ce sont 29 étudiants du campus Condorcet près de Paris qui ont fini en garde à vue. La fébrilité quant à une possible conjonction des étudiants et des salariés contre la réforme des retraites pousse certains présidents d’université à faire appel à une aide policière très décriée.

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