Motion des membres de l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS) – Campus Condorcet, le 30 janvier 2023
La présence policière importante déployée en marge de l’AG des personnels du 24 janvier 2023, qui s’est tenue au centre des colloques afin d’organiser la mobilisation contre la réforme des retraites, est le signe de la suspicion qui pèse de plus en plus sur toutes les formes d’organisation collective dans les enceintes universitaires. Les arrestations d’étudiant·es qui ont eu lieu le 23 janvier dernier sur le campus ont débouché sur de nombreuses gardes à vue dont nous savons désormais qu’elles ont engendré de multiples violences, humiliations, intimidations, menaces (notamment de viol) et insultes à leur égard. Dans le contexte d’une forte mobilisation, dans l’ensemble de la société, contre l’allongement de la durée des cotisations et du report de l’âge légal de la retraite, et à la suite de nos collègues de l’IHEAL (communiqué du 27 janvier 2023), nous estimons qu’il est nécessaire que les personnels et les étudiant·es des établissements du campus Condorcet disposent d’espaces de réunion qui garantissent la liberté d’association, la liberté d’expression, et donc la liberté syndicale, dans le respect des franchises universitaires. Nous nous joignons à nos collègues de l’IHEAL pour exprimer notre vive inquiétude concernant l’enchaînement des décisions à l’origine de ces arrestations. Nous demandons aux gouvernances des établissements membres de l’EPCC et à la présidence du Campus Condorcet de condamner publiquement les violences commises à l’égard des membres de notre communauté universitaire et d’interpeller les autorités afin qu’une enquête soit ouverte sur le champ. Nous leur demandons aussi de s’engager à toujours privilégier le dialogue avec les étudiant·es et de ne pas recourir à la police à l’encontre du mouvement étudiant.
Motion votée à l’unanimité des présent·e