La réforme des retraites dans l’ESR: Travailler jusqu’à 70 ANS…

Les menaces de la réforme des retraites sur l’ESR (extrait du Mensuel n° 713 du SNESUP-FSU- Mars 2023)

Les menaces de la réforme des retraites sur l’ESR

À la suite des réformes sur les retraites de 2010 et de 2014, l’âge moyen de départ à la retraite des enseignants-chercheurs (EC) a reculé de presque deux ans durant la décennie précédente et se situe vers 66 ans. Durant cette période, les départs à la retraite des EC et des chercheurs se sont mécaniquement réduits, et compte tenu du contexte budgétaire austéritaire il en a été de même des recrutements.

Mais les projections annonçaient des départs à la retraite en nette croissance à partir de 2023, pour atteindre en 2028 + 67 % par rapport à 2020, ce qui laissait espérer une amélioration significative des perspectives de recrutement des jeunes chercheurs et un renouvellement générationnel bénéfique à divers titres pour la recherche française.

JUSQU’À 70 ANS…

Ces espoirs sont compromis par « l’obsession du gouvernement pour l’idée que travailler vieux est un bien pour la France ». Le projet de réforme prévoit en effet que les fonctionnaires pourront poursuivre leur activité jusqu’à l’âge de 70 ans au lieu de 67, dès lors que l’employeur public ne s’y oppose pas. P. Askenazy envisage les futurs possibles pour la recherche. Dans le scénario optimiste, les établissements privilégieraient la relève par les jeunes et la mesure ne serait « qu’une fausse promesse aux personnels âgés qui voudraient dépasser les 67 ans ». Dans le plus pessimiste, les chercheurs qui voudraient améliorer le montant de leur pension affectée par les autres mesures de la réforme et leur recrutement sur poste permanent toujours plus tardif seraient autorisés à prolonger. Il en résulterait un nouveau recul de deux ans de l’âge moyen de départ.

P. Askenazy souligne qu’en outre les universités pourraient souffrir d’un non-remplacement total des départs puisqu’elles n’appartiennent pas à un secteur prioritaire pour le gouvernement dans le cadre de son objectif de stabilité des effectifs de la fonction publique. Le projet gouvernemental prévoyant la possibilité d’acquérir des droits à pension supplémentaires lors d’un cumul emploi-retraite, la « solution » pour assurer les enseignements risque d’être l’embauche à bon compte des collègues retraités comme vacataires !

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