Dénonciation des attaques contre le SAPAS et ses membres, 19/12/2019
Mesdames, Messieurs,
L’ensemble des organisations syndicales signataires de ce courrier condamnent fermement la mise en cause du travail des membres du Service d’appui au pilotage et des applications de scolarité (SAPAS) et expriment leur indignation quant aux propos diffamatoires et menaces exprimées par une partie de l’équipe de direction et des directeurs d’UFR à l’encontre de deux collègues de ce service, ainsi qu’à l’encontre d’une ancienne agente de l’université désormais retraitée.
Il convient de rappeler les multiples alertes adressées depuis le mois de septembre 2019 à la Direction générale des services et à l’équipe présidentielle concernant un dysfonctionnement de la Direction de l’enseignement et de la vie étudiante (DEVE) : une situation vécue comme du harcèlement au travail par l’ensemble des membres du SAPAS (son responsable administratif et les trois autres collègues qui composent ce service) et les manquements dans l’accompagnement par la DEVE et la DGS de la nouvelle accréditation, qui nécessite un travail de coordination et d’information à destination des composantes et de différents services centraux comme le département des sports et des langues. M. Julien Leers (élu collège BIATSS au conseil d’administration de Paris 1 sur la liste Snasub-FSU/CGT) est intervenu à deux reprises lors des CA du jeudi 26 septembre 2019 puis du jeudi 24 octobre 2019 pour alerter sur cette situation. Mme Sarah Zerbib a alerté plus largement le CHSCT en date du 19 novembre 2019 sur la souffrance au travail liée à des modes de management délétères au sein de nombreux services de l’université. Elle a demandé que des solutions soient trouvées avec l’ensemble des représentant·e·s du personnel et a évoqué des pistes de réflexion et d’intervention.
Pour ce qui concerne le SAPAS, à la demande des agent·e·s du service et de leur responsable, une réunion s’est tenue avec la DGS et la DEVE le 23 septembre 2019. Mais aucune évolution positive et durable de la situation n’a été constatée suite à cette rencontre. Un courrier daté du 25 octobre 2019 et signé par l’ensemble du SAPAS et par son responsable a exigé à nouveau qu’une réponse urgente soit apportée à la dégradation des conditions de travail de l’ensemble des collègues du SAPAS par la Directrice générale des services et M. Jean-Luc Chappey vice-président en charge des ressources tant la situation devenait intenable pour l’ensemble des membres du service.
Suite à ce courrier, la seule réaction de ces derniers a été la tenue d’une visite inopinée au SAPAS le jour de la rentrée des vacances de Toussaint (lundi 4 novembre 2019), sans que les collègues n’en aient été prévenu·e·s, et en présence de la directrice de la DEVE, qui elle était informée de la tenue de cette réunion. Cette visite surprise n’a pas été l’occasion de proposer des solutions ni de discuter des conditions de travail dégradées des collègues. Au contraire, la direction a inversé la situation en tenant des propos qui remettaient en cause le travail des collègues du SAPAS. Non seulement aucun des éléments factuels mis en avant par ces derniers n’a été pris en considération, mais, ignorant la souffrance des collègues, la direction a été jusqu’à dire que leurs démarches au sujet de leurs conditions de travail et de leur souffrance étaient vécues par les membres de direction présent·e·s comme une violence. Devant le désarroi alors manifesté par l’équipe du SAPAS, il leur a été promis une autre réunion fin novembre qui ne s’est jamais tenue.
Nous constatons donc et déplorons l’absence de réponse sérieuse de l’équipe présidentielle et de Mme la DGS à la hauteur de la dégradation des conditions de travail et de la mise en danger de la santé des collègues. Malgré la charge de travail que représente la mise en œuvre de l’intégralité de la nouvelle accréditation en une seule fois (de la licence au M2), la quasi totalité des missions du SAPAS ont été assurées sans encombre ni dysfonctionnement. Le travail des collègues qui le composent n’a pourtant pas été facilité. Pour anticiper ce surcroît de travail, des membres du SAPAS avaient demandé à pouvoir travailler jusqu’à fin juillet et même en août, comme lors des précédentes accréditations. Alors que le centre PMF était fermé pour travaux, les membres de la DSIUN étaient autorisé·e·s à travailler dans leur service et avaient donné leur accord pour accueillir les membres du SAPAS. La direction du centre a cependant refusé de laisser ces derniers accéder au bâtiment. De même, au mois d’août, alors que les collègues souhaitaient venir travailler, l’accès à des bureaux a été rendu très compliqué, voire impossible, leur faisant perdre un temps supplémentaire.
Enfin, le défaut de transmission d’informations par Mme la DGS et Mme la directrice de la DEVE à destination des services centraux et des composantes ainsi que le manque de coordination pour accompagner la mise en œuvre de la nouvelle accréditation et les inévitables complications ont également accru la charge de travail du SAPAS, qui est en première ligne de l’accompagnement des interlocuteurs/trices au sein des composantes pour le maniement du logiciel APOGÉE. Ce manque d’anticipation et de communication a pu laisser penser à certaines composantes que tout dysfonctionnement, quel qu’il soit, pouvait être rejeté sur la « boîte noire » du logiciel, et in fine sur le service qui assure une partie de son fonctionnement.
Les critiques adressées au travail des collègues et la mise en cause du SAPAS jeudi dernier 12 novembre en réunion des directeurs/trices et responsables administratifs/ves de composantes étaient donc hors de propos et constituent une remise en cause inacceptable du sérieux, du professionnalisme et de l’expertise de ces collègues. Quant aux propos diffamatoires tenus à l’encontre de Mme Sarah Zerbib et de M. Gabriel Luciani, par des participants à cette réunion, ils sont indignes de leur statut et de leur fonction. Les dysfonctionnements administratifs, et plus encore lorsqu’ils ne sont même pas caractérisés, ne sauraient en aucun cas justifier de porter atteinte à la dignité de membres du personnel et de formuler à leur encontre des menaces de répression telles que celles qui ont été formulées (volonté de « casser le service », sous-entendu les personnes qui le composent). Ces collègues ont notamment été qualifié·e·s d’« indignes », accusé·e·s de détenir une « capacité technique de nuisance » et de « prendre en otage l’université ». Nos organisations syndicales dénoncent fermement le lynchage verbal qu’il et elle ont subi en leur absence devant une assemblée nombreuse portant ainsi atteinte à leur dignité. Elles considèrent enfin que l’appartenance syndicale et le rôle de représentant·e·s du personnel de M. Luciani et Mme Zerbib ont joué un rôle dans ce lynchage.
Dans ces circonstances, les organisations signataires prendront toutes leurs responsabilités pour engager des démarches afin de protéger nos collègues. Le retour à un climat de travail normal est indispensable et des solutions doivent être apportées aux dysfonctionnements de direction de la DEVE. Nous avons appris que des excuses ont été formulées ce jour en Conseil d’administration à titre personnel par M. Jean-Luc Chappey, ce qui constitue une première étape. Cela n’efface pas la gravité de l’atteinte et la nécessité que des excuses de ceux qui ont tenu ces propos soient également formulées sur cette liste mail, pour être portées à la connaissance de l’ensemble des personnes conviées à la réunion du jeudi 12 décembre 2019.
Ferc Sup-CGT, SNASUB-FSU, SNESUP-FSU, SUD Éducation